Le recours aux TIC contribue à améliorer la productivité et la compétitivité au niveau de tous les maillons du secteur.
L’Observatoire tunisien de l’eau (OTE) a organisé une conférence en ligne sur le thème : «Quelles stratégies et approches pour promouvoir une agriculture résiliente et durable et une souveraineté alimentaire dans le contexte post Covid-19 ?» Au cours de cette conférence, il y a eu des interventions importantes parmi lesquelles celle de Mme Sabà Nefzi, « Data Analyst », Consultante Senior pour le Secteur Public et les Bailleurs de fonds chez le Cabinet Deloitte en Afrique Francophone, et Consultante Technique en modernisation du secteur agricole chez le projet FARMER Tunisia. Elle nous a expliqué que les chaînes de valeur sont un élément essentiel du système alimentaire. Elles visent à accroître l’avantage concurrentiel des produits agricoles. Elles influencent également l’offre et la demande des denrées alimentaires et contribuent directement à l’amélioration de la nutrition et la réduction de la pauvreté. La chaîne de valeur alimentaire est considérée durable si elle est rentable d’un bout à l’autre; donc on parle de durabilité économique. Elle a des effets positifs sur la société notamment par rapport à l’inclusion et l’égalité sociale et là on parle de durabilité sociale; elle possède, par ailleurs, un impact positif ou neutre sur les ressources naturelles, il s’agit ici de durabilité environnementale.
Le niveau micro de la chaîne de valeurs comprend les opérateurs et les fournisseurs de services opérationnels. On parle alors de tous les acteurs qui assurent l’approvisionnement, la production, la transformation, la distribution et la vente des produits alimentaires.
Quand au niveau méso, il inclut les acteurs privés et publics fournissant des services de soutien réguliers ou représentant l’intérêt commun de la chaîne de valeur alimentaire. Et le niveau macro comprend les institutions gouvernementales, les fournisseurs de services publics, et le pouvoir judiciaire.
L’application des TIC au niveau des différents maillons du niveau micro d’une chaîne de valeur alimentaire se traduit par l’amélioration de la compétitivité de la chaîne en général, la transparence du marché et la réduction des coûts de transaction des intermédiaires.
Par exemple, la facturation électronique des produits agricoles dans les circuits de distribution ordinaires (marchés de gros) permettra d’optimiser le contrôle des circuits de distribution et de garantir une meilleure maîtrise des prix. Cela renforcera la transparence des transactions commerciales, facilitera la tâche des agents de contrôle, et assurera la lutte contre l’évasion des paiements des taxes et des impôts.
La dématérialisation des échanges entre les acteurs du niveau méso des chaînes de valeur alimentaires et leurs relations avec les autres acteurs des différents niveaux permettra d’accélérer les flux d’informations, d’assurer une fiabilité de transmission des informations, et de travailler de manière plus collective.
Un système centralisé de gestion de données (DATA Management System) doit être élaboré pour passer à la dématérialisation des informations, faciliter les différentes procédures aux agriculteurs et promoteurs agricoles, créer une synergie entre les différentes organisations et apporter de la valeur aux chaînes de valeur alimentaires.
La mise en place d’une stratégie digitale devra être accompagnée des lois qui réglementent et facilitent son implémentation par les agriculteurs et les promoteurs agricoles.
In fine, la révolution numérique et digitale apporte des avantages remarquables en termes de gains et d’efficience pour tous les acteurs du secteur agricole. Il serait opportun aujourd’hui, et après la crise du Covid-19, de réfléchir à la promotion des applications numériques en vue d’améliorer la performance et la gestion des différentes filières agricoles. La transformation digitale du secteur agricole peut jouer un rôle primordial dans la gestion des ressources naturelles de notre pays.